EN COURS DE CREATION
LE BRIGAND
d'après le roman de Robert Walser
(traduction Jean Launay)
« Oui, il y a encore des hommes qui grandissent, qui ne sont pas devenus en un tour de main à une vitesse à faire peur des produits finis extérieurement et intérieurement, comme si les hommes étaient des petits pains qu’on fabrique en cinq minutes et qu’on vend aussitôt afin qu’ils soient consommés. Il y a encore Dieu merci des gens qui doutent, certains même qui ont l’instinct d’hésitation »
Le Brigand, R. Walser
Un intrus prend place dans un décor qui semble celui d’un colloque dont tous les participants auraient déclaré forfait.
Prenant la parole, il évoque un mystérieux personnage, qualifié de « brigand ».
Il sera tour à tour question du comportement social, sentimental, sexuel, politique, mondain, etc., de cet écrivain visiblement peu enclin à s’adapter au monde tel qu’il est.
Celui qui tient cette conférence semble bien connaître son sujet.
Boris Aleschenkoff
Adaptation, jeu et mise en scène
Regard sur le jeu : Antoinette Romero
Création lumière : Jean-Yves Courcoux
Robert Walser (1878-1956) est un poète suisse germanophone, auteur de romans (Les Enfants Tanner, L’institut Benjamenta…) et d’un grand nombre de nouvelles. Il a passé les vingt dernières années de sa vie dans un asile. Le Brigand a été écrit en 1925, sur des bouts de papiers indéchiffrables au premier abord. C’est le dernier roman d’un auteur qui se sera tenu toute sa vie dans les marges.
Construit à partir d’extraits de ce texte déroutant, le spectacle dessine le portrait/la confession d’un homme au bord de la vie. Un écrivain vagabond qui cherche l’inspiration dans les cafés de Berne, les jardins publics ou les montagnes alentours. En projetant sur le monde qui l’entoure, et notamment sur les femmes, un regard de rêveur, le Brigand fait entendre une parole incorruptible, parfois inquiète, fulgurante, souvent drôle, et qui se refuse à toute étiquette.